Les applications de vidéoconférence comme Zoom sont devenues la norme de notre quotidien professionnel et social pour plusieurs d’entre-nous.
À l’IIHS, nous l’avons nous-mêmes constaté avec nos formations en ligne, qui ont connu beaucoup de succès et sont même devenues le format préféré de plusieurs de nos stagiaires.
Malgré les nombreux avantages de cette technologie, l’épuisement causé par l’omniprésence des vidéoconférences est devenu très fréquent.
Et c’est bien logique lorsque l’on considère tout le temps que nous passons avec nos collègues, nos clients et nos proches sur Zoom, Teams, Skype, Messenger et les autres plateformes de vidéoconférence.
Reconnaître les signes de cette fatigue
Les signes de la fatigue causée par les vidéoconférences s’apparentent généralement à ceux du surmenage professionnel :
- Oublis et difficultés de concentration
- Difficulté à être présent avec ses proches
- Frustration et irritabilité avec les collègues de travail
- La tension musculaire et la douleur
- La fatigue et l’insomnie
Ces conséquences sont d’autant plus problématiques dans les domaines de la spiritualité et de la relation d’aide puisqu’elles sont souvent dissimulées et qu’elles nuisent à la qualité de la communication avec les clients.
Quelles sont les causes principales de cette fatigue Zoom ?
L’anxiété et la fatigue générées par les vidéoconférences sont causés par plusieurs facteurs personnels, techniques et sociaux, qui diffèrent selon les gens.
Mais au-delà des problèmes classiques tels que les fameux « On ne t’entend pas », « Ta vidéo est figée » ou l’internet qui coupe en plein appel, il y a quatre causes physiques et psychologiques universelles particulièrement fascinantes à connaitre pour améliorer nos pratiques de conférences vidéo.
1. Les vidéoconférences forcent un contact visuel plus intense
Généralement, lors d’une réunion, une seule personne est le centre d’attention et l’espace occupé est confortable pour tous. Lorsqu’elles se déroulent en vidéo, c’est souvent l’inverse : tout le monde voit tout le monde et les gens semblent souvent être dans notre « bulle ».
Pourquoi se sent-on envahi alors que les autres ne sont pas présents physiquement ?
Parce que le positionnement des écrans fait souvent en sorte que les visages des autres sont plus grands ou plus près de nous que lors d’une rencontre physique.
Cela peut être avantageux dans une situation demandant plus d’intimité comme une séance avec un patient, mais cela peut aussi rapidement devenir trop stimulant, voire agressant pour notre cerveau.
Que faire pour limiter l’impact ?
La façon la plus simple de gérer cette trop grande proximité avec les autres est de mettre Zoom en mode fenêtré et de réduire la taille de la fenêtre. De plus, positionner l’écran et sa caméra à une plus grande distance ou ajouter un objet entre vous (par exemple un clavier) et l’écran peut grandement aider à se sentir moins envahi.
Aussi, il est important est de créer une zone confortable dédiée à vos rendez-vous et à vos appels vidéo.
Par exemple, vous pouvez vous déplacer à votre bureau si vous en avez un pour une séance avec un client ou organiser une pièce à la maison pour qu’elle dégage une énergie positive.
2. Se voir en temps réel cause de la fatigue
Par défaut, la plupart des logiciels de vidéoconférence affichent votre visage à l’écran. C’est extrêmement pratique pour bien se positionner et avoir une idée de ce que les gens voient en tout temps.
Toutefois, le faire de se voir et de s’analyser constamment peut rapidement devenir épuisant mentalement. Des mimiques ou positions qui sont naturelles deviennent pour plusieurs des sources de stress et d’auto-critique mentale constante.
Que faire pour limiter l’impact ?
La solution est simple : fermez votre caméra lorsque c’est possible ou retirez-là de votre écran. Par exemple, avec Zoom, il est facile de cacher la vidéo de soi-même à notre écran tout en la gardant active pour les autres. Il est tout de même recommandé de vérifier ce que voient les autres avant de la désactiver, afin de ne pas être stressé par le fait de ne pas savoir ce qu’ils voient !
3. Les vidéoconférences limitent notre mobilité
Il est plus facile de bouger, s’étirer et prendre des notes lors d’une réunion en personne.
Dans le cas des visioconférences, les caméras ont des champs de vision limités. Ainsi, vous devez généralement rester plus immobile, en plus de subir le sentiment d’être épié si vous bougez.
C’est aussi différent pour les appels téléphoniques : rien ne vous empêche de vous lever aller jeter un œil à la fenêtre. Lors d’un appel vidéo, c’est plus compliqué.
Considérant le nombre important d’appels vidéos que l’on peut parfois avoir dans une journée, c’est beaucoup de temps d’inactivité supplémentaires qui peuvent s’ajouter.
Or, rester trop immobile a un impact négatif sur la concentration et peut causer un sentiment de fatigue.
Que faire pour limiter l’impact ?
Cela peut sembler évident, mais il est important d’éviter de passer des heures enchainées sur Zoom.
Lorsque c’est possible, prenez des pauses entre vos vidéoconférences au cours de la journée et laissez-vous du temps entre deux clients ou deux réunions pour vous lever, bouger et prendre l’air.
Tout comme le premier point, créer une distance avec l’écran et la caméra facilite les mouvements naturels que l’on aurait dans une réunion en personne. Si vous n’êtes pas appelé à intervenir, rien ne vous empêche de vous lever et vous dégourdir un peu les jambes en fermant votre micro et votre caméra pour éviter de déranger les autres participants.
Même lors des rencontres vidéos, ajoutez des pauses de quelques minutes à l’horaire, si les rencontres durent plus de 40 minutes.
4. La charge cognitive est augmentée par les appels vidéos
Ce point rejoint les points précédents. Le fait d’être stimulé par autant de stimulus en plus de devoir en tout temps gérer notre non-verbal est une charge importante pour notre cerveau et cause éventuellement de la fatigue.
Les hochements et autres petits gestes naturels lors d’une conversation sont plus difficiles à coder et à décoder et peuvent même parfois être compris différemment. L’accumulation de ces petits détails augmente considérablement la charge mentale.
Que faire pour limiter l’impact ?
Pour faciliter votre concentration, permettez-vous lorsque c’est possible de fermer votre caméra et celles des autres. Si vous le pouvez, regardez à l’extérieur ou à un endroit autre que votre écran. Ces quelques minutes à seulement écouter et parler vous permettront de vous recharger un peu et d’être plus concentré sur la discussion en cours.
Limiter les intervenants et les sujets abordés peut aussi aider à diminuer la charge cognitive. Certaines réunions trainent en longueur, car trop de gens y participent ou trop de sujets y sont discutés.
Le temps où jamais de prendre de bonnes habitudes
Une chose est sûre, les vidéoconférences continueront à faire partie de notre vie pour les années à venir et c’est le temps d’adopter de bonnes habitudes.
D’ailleurs, les logiciels de vidéoconférence sont des outils géniaux pour rester en contact avec notre famille, nos collègues et nos clients, mais ils ne sont pas toujours l’outil le plus approprié.
Un appel peut parfois suffire !
Apprendre à respecter vos limites vous évitera « l’épuisement Zoom » et vous permettra de ressentir moins de stress.
